Streets of Paris
C'est drole parfois comme on est assailli par des impressions, comme
on peut parfois se faire transporter ailleurs. Tout à l'heure je
faisais le trajet de ma voiture à mon appart, soit qq minutes de
cheminement.
La soirée était noire et froide, les néons des
enseignes de cette rue populaire éclairaient la chaussée humide de leur
lumière à la fois glauque et surréaliste, quelques sacs poubelles
trainaient sous des porches en attente d'un improbable ramassage.
Un coup de vent frais et je me courbais un peu, pour laisser moins de prise au courant d'air.
Un
gamin en survet'-capuche leva des yeux hagards vers moi tandis que
l'air s'emplit de la musique eighties d'un autoradio, et je me vis tout
à coup dans un film américain, le moment où le héro traverse des
quartiers populaires à pied, les pensées ailleurs, la destination vague
et "streets of philadelphia" en fond sonore.
Le gamin passait, la musique s'éloignait derrière moi, ma rue perdit la magie et redevint outrageusement banal.